Le tire-bouchon, comme tant d’autres inventions, est né de la nécessité. Depuis que nous vendons (enfin quand je dis nous, j’entends par là les viticulteurs ^^) du vin dans des bouteilles en verre scellées avec des bouchons en liège, les consommateurs ont du mal à retirer facilement ces bouchons.
Dès que les premières bouteilles en verre sont arrivées en Angleterre à la fin du XVIIe siècle, les inventeurs ont commencé à imaginer des instruments facilitant le retrait des bouchons.
La référence la plus ancienne que l’on peut trouver sur un tire-bouchon a été une note trouvée dans les années 1680. Ces instruments bruts – les «lames en acier» – étaient des variantes d’outils de nettoyage de canon de fusil fabriqués par des armuriers.
D’ailleurs si l’on prend le temps de bien regarder les choses, il est étrange de constater que le vin est vendu dans un contenant qui ne peu s’ouvrir qu’à l’aide d’un ustensile bien spécifique qui est le tire-bouchon…
Au cours des 300 années qui suivirent, les inventeurs déposeront des centaines de brevets, améliorant sans relâche ces premiers tire-bouchons adaptés. Voici un bref historique des avancées les plus importantes.
- Le premier tire-bouchon breveté
- Le twist à direction unique
- Le tire-bouchon du serveur
- Le tire bouchon à levier
- Les dernières innovations
Le premier tire-bouchon breveté
Le révérend Samuel Henshall a déposé le premier brevet mondial pour un tire-bouchon en 1795. Henshall, un responsable religieux à Oxford, en Angleterre, a collaboré avec Mathew Boulton, un fabricant de premier plan à Birmingham, pour commercialiser son tire-bouchon. La principale amélioration apportée par Henshall au vérin en acier à manche en bois est l’insertion d’un disque concave entre la poignée et le vérin.
Le disque sert à deux choses:
- Il empêche son utilisateur de se visser trop profondément dans le liège
- Et force le liège à tourner lui-même une fois que cette limite est atteinte, en rompant tout scellement entre le liège et le goulot de verre.
Le tire-bouchon de Henshall était si efficace qu’il a été largement utilisé pendant plus de 100 ans. Les amateurs de liège affirment que, bien que Henshall ai breveté le design, il n’en était probablement pas l’inventeur, car des modèles similaires avaient été conçus par d’autres des décennies auparavant.
Le Twist à direction unique
La prochaine innovation clé dans la conception du tire-bouchon peut être attribuée à un autre Anglais, Edward Thompson.
Thompson, dans un brevet de 1802, a documenté un moyen de permettre à un utilisateur de tourner le tire-bouchon dans une seule direction en utilisant des vis imbriquées, qui tournent dans des directions opposées.
Lorsqu’une vis a atteint sa limite, une deuxième vis s’est engagée, permettant ainsi au liège de commencer à monter. Cet élément de design a fait son chemin dans de nombreux autres modèles de tire-bouchon, y compris le célèbre tire-bouchon «Zig-Zag».
Le tire-bouchon du serveur
En 1882, l’inventeur allemand Carl FA Wienke déposa un brevet sur «Waiter’s Friend», également connu sous le nom de «Butler’s Friend» et de «Wine Key». Communément appelé en français, le tire-bouchon du serveur.
Ce tire-bouchon fin et pliable (de forme similaire à un couteau de poche) on peut également le trouver au nom, de «couteau du sommelier» utilise une vis et un seul levier.
La poignée de ce tire-bouchon utilise le côté de la bouteille de vin comme levier, ce qui facilite l’attrait du bouchon.
Bien que cette conception ait fait l’objet de nombreuses améliorations – les leviers à double charnière ainsi que sa forme de base a fait ses preuves. Car ses innombrables variations restent extrêmement populaires tant auprès des professionnels de la restauration et des bars que des amateurs de vin à la maison.
Le tire-bouchon à levier
Le tire-bouchon à levier double aussi appelé Charles de Gaulle.
Le brevet britannique de Heely datant de 1888 sur un tire-bouchon qu’il a appelé le A1 Heeley Double Lever. Une version de ce tire-bouchon a été vendue aux États-Unis en 1930. Brevetée au designer italien Dominick Rosati, le modèle reste très populaire.
Lorsque vous vissez la vis dans le bouchon, une paire de leviers se soulève de chaque côté du goulot de la bouteille. Lorsque vous enfoncez les leviers, le liège se soulève.
Fabriqué à partir de métal plus épais , il peut être facile à utiliser et très efficace. Je vous déconseille les versions bon marché, plus fragiles qui peuvent casser… Oui oui déjà vu !!
Les dernières innovations
En 1979, le tire-bouchon «Screwpull», conçu et breveté par Herbert Allen, un ingénieur de l’industrie pétrolière et de l’aérospatiale, est tombé amoureux du vin lors d’un voyage à travers l’Europe dans les années 1950.
Allen a utilisé du plastique polycarbonate et des métaux de pointe pour produire un tire-bouchon si élégant qu’il a trouvé sa place dans la collection permanente du Museum of Modern Art. (MoMa)
Le dispositif mince entoure le haut de la bouteille. Pour l’utiliser, il suffit de tourner la vis en plastique.
Herbert Allen a également obtenu un autre brevet pour un tire-bouchon à levier simple face, qui utilisait une série de coups descendants pour plonger dans le bouchon, le retirer, puis retirer la vis.
Le «lapin» a fait connaître ce type de tire-bouchon aux yeux des consommateurs américains. Il s’agissait d’un moyen extrêmement facile à utiliser, bien que coûteux, permettant de retirer les bouchons de manière fiable.
Que réserve l’avenir ?
Peut-être un jour l’idée de retirer les bouchons de liège nous semblera-t-elle étrangère, du moins pour les bouteilles onéreuses que nous aimerions boire plus d’une fois.
Le Coravin utilise une seringue et un gaz inerte pour permettre de retirer le vin d’une bouteille sans jamais extraire le bouchon de liège ni laisser entrer de l’oxygène.